Sortie intéressante [Vanessa]

Vanessa l'avait emporté. Bon ce n'était pas une compétition, juste une petite discussion, mais au moins elle était fière : elle avait eut le dernier mot. Elle respectait pourtant les idées de Danny. Peut être un peu optimiste, mais il avait de bons raisonnements. Et au moins il avait montré qu'il savait campé sur ses décisions. C'était important, au moins il était quelqu'un d'entier et d'honnête envers lui même. Primordiale pour être ensuite honnête avec les autres. Peut être que Vanessa rapportait tout au soi-même mais elle voyait les choses ainsi : respecte-toi et tu respecteras les autres, ne te mens pas et tu ne mentiras pas aux autres, soit fier de toi et tu trouveras ta place au milieu des autres, etc... Bref, vous avez comprit !

Ce qui lui fit encore plus plaisir, c'est quand il lui avoua qu'elle était la première personne à avoir le dernier mot sur lui ! Son estime de Danny n'en fut qu'accrue. Cela signifiait qu'hormis avec Vanessa, il avait su tenir tête à beaucoup de personne. C'était bon à savoir. La jeune femme lui répondit simplement :

"Et bien ravie d'avoir cet honneur ! Je vous promet de ne pas vous rappellez constamment que je suis la seule dans ce cas."

s'autorisa-t-elle avec humour.

Et le raisonnement de Vanessa démontra toute sa véracité par la suite. Après avoir été honnête avec lui-même, il était honnête envers elle. Il lui avoua ce qu'il pensait d'elle. Pour le coup, Vanessa ne put reprimé un sourire amusé et à la fois mystérieux. Les gênes, mes amis, les gênes ! La science est à l'origine de bien des choses. Après une petite gorgée de malibu, finissant ainsi son deuxième verre, la jeune femme acquiesça :

"La science est merveilleuse parfois. Disons que mon père est cent fois pire. On s'est souvent prit la tête à cause de ce genre de débats qui, eux étaient soit moins agréables, soit finissaient en disputes. Ca vous forge le caractère je dois dire ! J'espère pour vous que vous n'aurez jamais à le croiser."

Elle ne détourna pas son regard, et le soutint même. La jeune femme put remarqué pour la première fois dans la soirée que Danny avait un regard doux et profond. Elle en avait rarement croisé des comme celui-là !

Alors qu'elle l'observait toujours, son téléphone sonna. Elle s'excusa auprès de Danny, farfouilla quelques secondes dans son sac avant de mettre la main dessus. Elle décrocha et écouta son interlocuteur. La jeune femme ne tarda pas à froncer les sourcils. Les nouvelles n'étaient pas très bonnes. Elle raccrocha au bout de quelques minutes et ne put que soupirer. Visiblement excédée, elle commanda un troisième verre ce qui, aussi déraisonnable soit-il, montrait bien à quel point elle était embarassée.

Elle but une longue gorgée avant d'expliquer à Danny, le mettant ainsi dans la confidence :

"C'était mon assureur. Un des camions de déménagement qui devait m'amener le reste de mes affaires à été cambrioler. C'était le camion qui contenait toute ma musique. Mes CD, mes vinyles, mes lecteurs, tout ! Il y en a pour près de 3000 dollars. Ils ne savent même pas si ils vont pouvoir me rembourser. C'est peut être futile, mais la musique m'est très précieuse pour trouver l'inspiration. Heureusement, le chauffeur n'a pas été agressé. C'est le principal je dois dire."

fit elle sincèrement.

Il est vrai que si un homme avait été blessé pour ses quelques CD et lecteurs, elle s'en serait énormement voulut. Heureusement, tout allait bien de ce côté là. Elle espérait étrangement que Danny trouverait de quoi la distraire afin de lui éviter que cette histoire gâche ça soirée qui commençait si bien.

Je tiens ça de ma mère, pour ma part... elle était vraiment très intelligente. Bien plus que moi, d'ailleurs.

-Je suis désolé pour vous, Olivia. Comme vous dites, le principal est qu'il n'y ait pas eu mort d'homme. Si vous voulez, même si je sais que ça ne vous sera pas d'un grand secours, je pourrais vous montrer le magasin de disques qu'il y a en ville. Ils ont une collection assez immense, et la musique qu'ils vendent est très bien!

-Vous me parliez de votre père tout à l'heure... que fait-il dans la vie?

Ce soupir, cette façon de parler au passé de sa mère, et même cette façon de sourire... Vanessa comprit tout de suite que la mère de Danny n'était plus de ce monde. Elle en fut navrée pour lui. Pour elle, sa mère n'était plus vivante, mais seulement dans son coeur. Elle lui avait fermé la porte en pleine difficulté, quand elle avait le plus besoin d'elle, alors que pouvait elle faire d'autre ? Cette décision lui avait coûté beaucoup. Mais pour Danny ce n'était pas un choix, ce qui devait être encore plus dur.

Ceci dit, elle trouvait Danny intelligent, ou du moins plus intelligent que la moyenne qu'elle avait rencontré ! Comme quoi, le jeune homme avait hérité plus de sa mère qu'il ne voulait bien le croire ou le laisser entendre. La jeune femme lui sourit amicalement.

Lorsqu'elle lui expliqua son problème, il lui proposa de lui filer un petit coup de main en lui montrant le magasin de disques du coin. Pas de chance pour lui, Vanessa l'avait vue dans la matinée. Elle savait donc très bien où il se trouvait, ceci dit elle appréciait beaucoup le geste. Elle lui répondit alors d'une voix reconnaissante :

"C'est très gentil à vous, mais je sais où ils se trouvent. J'apprécie le geste."

Danny ré-orienta la conversation sur son père, ou plutôt son métier. Ah ce maudit métier ! C'était à cause de lui que ces parents avaient divorcé et que parfois elle se retrouvait seule à la maison après avoir enménager chez lui. Cependant, il avait fait l'effort de prendre quelques jours de congé pour qu'ils puissent passer du temps ensemble.

"Il est médecin. Il est célèbre dans son milieu, mais je trouve qu'il y passe un peu trop de temps. Enfin passait, vue que son absence me gêne moins maintenant que je vie sans lui."

Vanessa essaya de ne pas manquer trop de tact. Le truc c'est qu'elle ignorait si son père était encore de ce monde ou pas. Elle demanda alors, de façon vague et générale :

"Et vos parents ?"

-Mon père était gérant d'une grosse entreprise de construction dont j'ai hérité. J'en suis toujours le patron officiel, mais c'est un bon ami qui s'en occupe. Il est compétent, et me prévient toujours pour les décisions importante. C'est une entreprise familiale qui porte mon nom. Ma mère, quant à elle, était institutrice. Elle était douce, et ses élèves l'adoraient. Mais elle cachait bien son jeu!

-Alors, comme ça, vous n'êtes jamais allée à Vegas? C'est une chose à laquelle il faudra que vous remédiez un jour... c'est à voir!

Avec la réponse que Danny lui donna, Vanessa se demandait si Danny n'était pas seul. Après tout, elle connaissait le genre d'hommes qui étaient dans le business ou à fond dans leur travail : il en fallait beaucoup pour les faire lâcher l'affaire. Elle s'en voulut presque l'espace d'un instant : elle aussi était seule mais par choix. Elle avait tourné le dos à sa mère et en voulait encore pas mal à son père. Alors qu'elle était sûre que si le jeune homme avait la chance d'avoir ses parents en vie, ou du moins sa mère, il les chérirait chaque jours. Puis elle chassa ce sentiment : après tout ses parents à elle eux, avaient fait de mauvaises choses, Danny lui semblait garder un bon souvenir de sa mère, chance à laquelle Vanessa n'avait pas accès.

Apparement Danny n'avait manqué de rien et ces parents semblaient intelligent et aimant. Elle comprit mieux pourquoi il avait l'air lui-même si gentil, et pourquoi il était si agréable. Si son père tenait une grosse entreprise, lui et sa famille devait donc avoir de quoi vivre correctement et avoir une bonne éducation, être heureux. L'argent ne fait pas le bonheur, certes, mais il y contribue. Vanessa en était certaine. La jeune femme se souvenait de la manie de son beau-père à vouloir les faire vivre elle et sa mère avec le stricte minimum en signe de compassion et de soutien pour les plus pauvres. C'était bien beau tout ça, mais quand on est une enfant en pleine croissance, ne pas avoir droit à une deuxième portion et finir avec la faim au ventre certains soirs, ce n'est pas toujours ce qu'il y a de mieux. Et puis sans télévision, radio ou moyen de communications, comment Vanessa pouvait elle s'ouvrir sur le monde et être au courant de ce qu'il s'y passait ? Non, ce n'était pas très amusant de vivre moins bien que ce que l'on ne pouvait, même si c'était très altruiste...

Le jeune homme lui parla alors de Las Vegas et la jolie demoiselle ne put que lui sourire, amusée. Il avait de la chance de vivre à Vegas, mais Vanessa n'y aurait pas vécue toute sa vie. Rien qu'à New-York elle était tombée dans certains vices qu'elle aurait préféré éviter, alors Vegas... Mais elle adorerait tout de même y passé un séjour ! C'est pourquoi elle lui répondit d'une voix taquine :

"Vous qui connaissez le coin, vous n'aurez qu'à me faire visiter un jour ! On fera une petite partie de poker autour d'une table en buvant un bon martini."

Ca, c'était le cliché des vieux films sur Vegas. Un homme, une femme, un poker et deux martinis ! D'ailleurs, la jeune femme ne savait pas du tout jouer au poker ! Elle demanda alors à Danny :

"Dîtes, vous savez certainement jouer au poker ! Vous pensez que vous pourriez m'apprendre ?"

Comment ça cullotée ? Que nenni ! Ce n'était qu'un juste retour des choses ! Vanessa iniciait Danny aux joies du bénévolat et en retour, il l'iniciait aux ruses du poker. Echange équivalent

-Oui, ce serait une bonne idée! Mais par contre, pour me battre au poker, il va vous falloir beaucoup de chance, Vanessa!

-Je veux bien... je dois tout de suite vous prévenir que la plupart de mes amis ont fini par détester jouer contre moi! Mais je peux vous apprendre, bien sûr!

Vanessa n'avait commencé à vivre de façon aisée, voir au-dessus du seuil de normalité qu'une fois avoir débarqué chez son père. Il faut dire que lorsqu'on est l'un des meilleurs médecins du pays, on a de quoi toucher une bonne paye. Alors oui, la jeune femme avait enfin put avoir des vêtements à sa taille et même à la mode, elle avait put acheter pleins de cd, elle avait put aller dans les meilleures écoles et surtout, elle était en sécurité. Certes elle avait peur que son père la laisse encore, mais au moins, elle était loin de sa mère et de son beau-père et elle avait de quoi convenir à ses besoins.

Danny semblait être un bon joueur de poker et Vanessa n'en douta pas un seul instant ! Après tout si il avait vécue si longtemps à Vegas, LA ville du poker, il ne pouvait être qu'un as ! D'autant plus qu'en travaillant dans les casinos, il était au contacte du jeu chaque jours. Qu'à cela ne tienne ! Au moins elle tombait sur un professionel pour lui apprendre les rouages du jeu.

"Au moins, j'aurais la chance d'avoir le meilleur professeur possible pour apprendre à jouer ! Ce n'est pas plus mal ! Je vous remercie."

Elle rit, amusée, lorsqu'il lui avoua que la plupart de ses amis détestaient jouer contre lui en vue de ses victoires. La jeune femme but une nouvelle gorgée. L'alcool commençait à monter. Peut être devrait elle commencer à s'arrêter si elle ne voulait pas finir ivre devant Danny. Toujours est-il qu'elle lui répondit, un sourire malicieux aux lèvres :

"Et bien je détesterais probablement jouer contre vous. Mais seulement au début. Par la suite, l'élève dépassera le maître et vous aurez la rage de me voir gagner. J'apprends vite vous savez. Vous devriez vous méfier de moi."

Prétentieuse ? Non, assurée, et un peu taquine. Vanessa ne doutait pas du fait qu'elle mettrait beaucoup de temps avant d'arriver à ce stade, mais elle avait de la volonté à revendre et elle était persuadée qu'un jour elle y arriverait ! Il fallait juste qu'elle soit patiente et qu'elle retienne bien les leçons du jeune homme.

-Si vous le dites... je n'irais pas jusqu'à dire que je suis un professionnel... non, je bluffe bien, c'est tout, et ça fait beaucoup!

-Oh, je serais fier de voir que j'ai réussi à faire de vous une bonne joueuse! Mais si vous gagnez de trop, je ne jouerai plus contre vous, tout simplement!

-Excusez-moi, Vanessa, mais je dois vous laisser... on m'attend chez moi, ou plutôt, sur Internet pour que je donne mon accord. Passez une bonne fin de soirée! J'espère que nous nous reverrons bientôt!

De ce que Vanessa avait pu voir, le bluff avait en effet l'air primordial dans ce jeu. Elle se souvenait d'un soir où son père avait invité des amis à lui. Tous des hommes. Ils s'étaient tous rendus dans la salle de jeu et, tandis que Monsieur Wilder pensait avoir envoyé sa fille au lit pour de bon, ils se mirent à jouer au poker. La petite Vanessa en avait voulut à son père pour l'avoir éloigné de ça. Mais vous comprenez, une soirée entre hommes, avec des blagues d'hommes et des jeux d'hommes était une soirée dans laquelle une petite pré-adolescente n'avait pas sa place. Pourtant la demoiselle avait observer quelques minutes de jeu au travers de la porte entre-ouverte. Elle avait pu voir que son père était un très bon joueur, et surtout un très bon bluffeur. Après avoir retenté l'expérience, la petite pu voir que son géniteur ne perdait presque jamais. Si bien que ces amis l'appellaient le Joueur de Pipot. Pas faux... Si le poker était génétique, Vanessa aurait peut être la chance d'hériter des dons de son père, qui sait !

Danny affirma qu'il serait fier de la mener à un tel niveau, mais qu'il ne jouerait plus avec elle si elle le battait de trop. Vanessa lui sourit et lui rétorqua qu'il avait plutôt intêret à profiter de toutes les parties qu'ils joueraient car celles-ci ne seraient pas nombreuses ! Rappellez-vous : Vanessa apprend vite.

Alors qu'ils parlaient et riaient, Danny reçut un message. Il commença à se lever, visiblement, il se préparait à partir. Etrangement, Vanessa ressentit un petit sentiment de déception. Mais elle le chassa vite, comme si elle en avait honte ou... peur. Le jeune homme lui expliqua qu'il devait partir pour le boulot, chose que Vanessa comprit totalement. Elle s'apprêtait à lui serrer la main, mais Danny lui fit la bise. Puis il partit comme un voleur, laissant la jeune femme figée. Elle se sentait étrange. Elle n'avait pas l'habitude de se rapprocher autant d'un homme et de l'apprécier. Elle but encore un ou deux verres, bien qu'elle s'était promise d'arrêter. Elle dit alors tout haut, souriante, alors qu'elle s'était tu depuis plusieurs minutes :

"Un chic type."

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